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L’un des trois candidats à la présidentielle en Tunisie, Ayachi Zammel, a été condamné mercredi 18 septembre à un an et huit mois de prison pour des accusations liées à des falsifications de parrainages, mais il reste en lice pour l’élection, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) l’un de ses avocats.
M. Zammel, un ancien député et dirigeant d’un petit parti libéral, s’est vu infliger cette peine par le tribunal de première instance de Jendouba, au nord-ouest de Tunis, et son équipe d’avocats « va faire appel », a précisé Abdessatar Messaoudi, président de son comité de défense. La condamnation a été prononcée en l’absence de l’accusé, selon l’avocat qui n’en a pas précisé les motifs.
Selon Me Messaoudi, cette condamnation n’empêche pas M. Zammel d’être candidat au scrutin présidentiel du 6 octobre. « Il reste candidat à la présidentielle et son équipe va continuer sa campagne électorale », a indiqué l’avocat, assurant que « rien ne peut mettre fin à sa candidature, sauf la mort ». Lors du précédent scrutin de 2019, l’homme d’affaires Nabil Karoui était au second tour alors qu’il se trouvait en prison.
M. Zammel, un industriel, inconnu du grand public jusqu’à sa candidature, a été arrêté le 2 septembre pour des soupçons de faux parrainages dans une affaire pour laquelle le tribunal de Manouba, en banlieue de Tunis, l’avait remis en liberté le 6 septembre. Mais il avait été immédiatement arrêté à nouveau sur instruction du tribunal de Jendouba pour des accusations similaires.
Le président Kaïs Saïed, 66 ans, élu démocratiquement en 2019, est accusé de dérive autoritaire depuis qu’il s’est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a publié le 2 septembre une liste qu’elle a qualifiée de « définitive » des trois candidats retenus pour la présidentielle, dont MM. Saïed et Zammel ainsi que Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ancien député de la gauche panarabiste qui avait soutenu le coup de force présidentiel de l’été 2021.
L’autorité avait alors écarté trois autres concurrents de M. Saïed considérés comme particulièrement sérieux, dont l’ancien ministre Mondher Zenaïdi et Abdellatif Mekki, un ancien dirigeant du mouvement islamo-conservateur Ennahda, rejetant des décisions du tribunal administratif les réintégrant dans la course présidentielle.
L’ONG Human Rights Watch a accusé l’ISIE « d’ingérence politique », qualifiant les jugements du tribunal administratif de « juridiquement contraignants » et d’être « intervenue pour fausser le scrutin en faveur de M. Saïed ».
L’Union européenne (UE) avait dénoncé des atteintes à la démocratie en Tunisie après l’arrestation de M. Zammel et l’exclusion des trois autres candidats, regrettant des décisions ayant pour conséquence de « limiter l’éventail de choix pour les citoyens tunisiens ». « Les derniers développements témoignent d’une limitation continue de l’espace démocratique » en Tunisie, a déploré une porte-parole du service diplomatique de l’UE.
Le Monde avec AFP
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